Vous avez probablement déjà entendu parler du terme « métavers », mais de quoi s’agit-il exactement ? Si vous êtes à la tête d’une entreprise, il est important de comprendre les bases de cette technologie et de suivre son développement. Cela vous permet d’identifier les occasions de croissance qu’elle est susceptible d’apporter. Si vous n’y avez pas encore prêté attention, lisez cet article. Il présente un aperçu de cet univers virtuel ainsi que 8 opportunités commerciales du métavers.
C’est quoi, le métavers ?
Le « métavers » (ou « metaverse » en anglais) est un terme inventé par l’auteur de science-fiction Neil Stephenson dans son roman Snow Crash (1992). Il s’agit d’un monde virtuel partagé, construit sur un réseau ouvert et collectif dans lequel les utilisateurs peuvent interagir en temps réel.
Le concept existe donc depuis longtemps, mais il n’est devenu une (quasi) réalité qu’avec l’avènement de la technologie de la réalité virtuelle. Dans notre réalité (et non celle de Snow Crash), le métavers est un espace virtuel partagé où les gens peuvent interagir entre eux (par l’intermédiaire d’avatars) et avec du contenu numérique.
Il peut être comparé à certains jeux vidéo dans son design. Mais la comparaison s’arrête là. En effet, le métavers n’est pas soumis aux restrictions d’un scénario de jeu vidéo. Dans cet univers dématérialisé, tout est possible.
Encore embryonnaire (pour le commun des mortels), la réalité virtuelle devrait continuer à évoluer. Ce développement devrait aussi ouvrir la voie à de nouvelles opportunités professionnelles dans le métavers. Dans cet article, je vous en donne quelques exemples.
8 opportunités commerciales du métavers
1. Pour le commerce de détail en ligne
Il s’agit probablement du secteur pour lequel les bénéfices du métavers sont les plus évidents. Il sera désormais possible de vendre des produits physiques en donnant un aperçu “virtuellement réel” de ces marchandises aux consommateurs. Les commerces pourront recevoir des clients dans des magasins virtuels, avec du personnel de vente dédié (sous forme d’avatars). Les services pourront également être vendus par l’intermédiaire du métavers, éventuellement après un entretien en face à face digital.
Enfin, le métavers offre de nouvelles opportunités : la vente de produits virtuels. Si cet espace se développe, il créera de nouveaux besoins auprès de la clientèle qui voudra une maison, des vêtements (pour habiller son avatar), des accessoires, etc. Si l’achat de produits qui n’existent pas vous surprend, n’oubliez pas que certaines personnes dépensent de l’argent (oui, du vrai argent) pour acheter divers artéfacts (armures, montures, voitures, etc.) dans les jeux vidéo. De là à le faire dans le métavers, il n’y a qu’un pas.
2. Pour le marketing et la publicité
L’existence d’avatars qui représentent les consommateurs et se promènent dans le métavers ouvre un nouveau terrain de jeu pour la publicité et le marketing.
Les entreprises pourront organiser des rencontres ou des événements pour promouvoir leur marque, leurs produits ou leur savoir-faire. Il sera aussi possible d’afficher des publicités dans cet espace virtuel parcouru par, potentiellement, des milliards d’utilisateurs.
3. Pour l’éducation et la formation
Les formations en distanciel ont le vent en poupe, en particulier depuis la crise sanitaire, mais elles manquent souvent d’interactivité. Les participants (employés, clients, étudiants, etc.) sont derrière leur écran et ne se voient pratiquement pas. Entre ceux qui éteignent leur caméra et ceux qui parlent sans se rendre compte que tout le monde les entend, la participation est parcellaire. En permettant aux gens de rejoindre un espace unique (et virtuel) de formation, le métavers peut améliorer la dynamique d’un cours, d’un séminaire ou d’une démonstration.
4. Pour la collaboration
À défaut de tour de Babel, le métavers pourrait améliorer la collaboration transfrontière. Des professionnels ou scientifiques de différentes entreprises, organisations et pays pourraient se réunir au sein d’un espace virtuel pour travailler sur des projets communs de façon plus fluide que ne le permet la technologie actuelle.
5. Pour la planification d’événements virtuels
La fête de départ à la retraite d’un multiexpatrié ? L’anniversaire d’un baroudeur qui a vécu dans plusieurs pays ? Un concert ? Tous ces événements, privés ou publics, peuvent se dérouler dans le métavers de façon à faire tomber les frontières et éviter les déplacements financièrement et environnementalement coûteux.
6. Pour le tourisme virtuel
La tendance s’est déjà développée durant la crise de la covid. Certaines personnes proposaient de faire découvrir leur ville à des e-touristes, au travers d’un écran. La réalité virtuelle et le métavers pourraient rendre cette expérience encore plus engageante et concrète. Découvrir l’acropole d’Athènes et le Svalbard en un week-end deviendrait possible et bon marché (sous réserve du prix de cette technologie virtuelle).
7. Pour le divertissement
Boîtes de nuit, salles de concert ou de spectacle, cinémas… Ces lieux de divertissement pourraient ouvrir virtuellement leurs portes à une clientèle internationale et quasiment illimitée.
8. Pour les réseaux sociaux
Les réseaux sociaux sont le secteur pour lequel le métavers semble le plus adapté. Exit Facebook et LinkedIn tels qu’on les connaît, de nouveaux réseaux et de nouvelles façons de se connecter pourraient voir le jour.
Le métavers : un Nouveau Monde de risques et d’opportunités
Si la technologie se développe, devient abordable et est adoptée par le public, elle devrait avoir des effets majoritairement positifs pour les entreprises.
Le métavers est une nouvelle méthode pour atteindre et engager le dialogue avec des prospects. L’expérience pourra être plus vivace et personnalisée, grâce à des magasins virtuels, des vendeurs représentés par leur avatar, des évènements, etc.
Cette technologie incite toutefois à la méfiance, pour le public, mais aussi pour les sociétés. Elles devront redoubler leurs efforts pour sécuriser leurs données et leur espace virtuel. Leurs employés devront être formés à l’utilisation de cet outil.
La loi doit aussi prendre le relais, car ce nouvel espace fera l’objet de piratages et de discussions, notamment en ce qui concerne la propriété intellectuelle des éléments graphiques contenus dans cet univers. La notion de propriété, au sens strict, devra aussi faire l’objet d’une définition, à partir du moment où elle s’applique à un objet dématérialisé.
Il est difficile de prédire l’évolution de cette technologie. Peut-être ne sera-t-elle jamais largement adoptée en raison de bugs insurmontables ou de son coût. Peut-être se développera-t-elle rapidement. En tout état de cause, les entreprises doivent mener une réflexion pour identifier la meilleure façon de tirer profit de cette technologie en plein essor.