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Pourquoi utiliser ChatGPT (ou pas) ?

Ce texte n’a pas été écrit par une intelligence artificielle.

Cette précision n’est, désormais, plus superflue. Après quelques mois, plus de 100 millions d’utilisateurs avaient déjà utilisé l’outil d’OpenAI. Et ce nombre ne cesse de croître. 

On ne compte plus les captures d’écrans d’utilisateurs posant des questions farfelues à l’IA dans l’espoir de la prendre en défaut.

Cette utilisation récréative cache toutefois un phénomène qui prend de l’ampleur : l’utilisation professionnelle de ChatGPT. Ce robot est l’assistant idéal : gratuit et taillable à corvéable à merci. Il génère des textes, les reformule, les corrige. Il donne des idées ou permet de brainstormer. De l’email au rapport, il peut tout faire en un temps record. Mais à quel prix ?

Dans cet article, découvrez pourquoi utiliser ChatGPT, les services qu’il rend, les dangers qu’il crée et les contenus pour lesquels il est performant.

ChatGPT, l’assistant favori des gens pressés

Vous détestez perdre du temps pour rédiger un texte ? Vous manquez d’inspiration ou d’orthographe ? Pas de problème, ChatGPT peut vous aider. 

Cet assistant dévoué rédige des listes, des emails, des articles, des rapports, des équations, des titres, des descriptions, des conclusions, des résumés, des poèmes, des lettres d’amour, des histoires, des haïkus…  

Il donne aussi des idées de cadeaux, de thèmes pour une fête d’anniversaire, de sujets de conversion ou de sujets d’articles pour les mois à venir.

Et tout cela, dans un français (ou un anglais) parfait.

D’ailleurs, si vous n’êtes pas sûr de votre orthographe ou de votre grammaire, il corrige vos textes. Il les traduit également ou se charge de les reformuler pour les rendre plus directs, plus sérieux, plus conversationnels… Ordonnez, et il fera ce que vous voulez.

C’est un outil que je recommande, car : 

  • Il écrit sans faute : ses phrases sont grammaticalement correctes et dénuées de fautes d’orthographe.
  • Il écrit simplement : certains lui reprochent son style simple et impersonnel. En vérité, cela correspond au style de l’immense majorité des textes publiés en ligne.
  • Il a un style adapté aux écrits professionnels : vous voulez rédiger une proposition commerciale, un jeu de slides pour une formation en interne ou un email adressé à votre patron ? ChatGPT peut s’en charger sans vous faire honte. Son style épuré est adapté aux communications internes (et même externes) de la majorité des entreprises. En revanche, si l’identité de votre marque passe par un style distinctif, oubliez cet outil.
  • Il est rapide : aucun rédacteur professionnel sous Speed n’est aussi prolifique que ChatGPT. 
  • Il fait tout ce que vous lui demandez : vous voulez un email, vous avez un email. Vous voulez une liste, vous avez une liste.
  • Il reformule sans se plaindre : personne n’aime reformuler 150 fois la même fiche produit. Mais ChatGPT, lui, le fait avec grâce (et quelques erreurs parfois).
  • Il est gratuit : à l’heure où j’écris ces lignes, OpenAI est en train de déployer un abonnement qui offre un accès prioritaire à l’outil pendant les heures de pic. Même en payant ces 20 $/mois, il reste ultra-compétitif comparé à un humain.

ChatGPT, une source de danger

Si vous pensiez pouvoir remplacer 50 % de votre équipe par ChatGPT, attendez encore. Ce n’est pas aussi simple, car l’outil a aussi un dark side.

Il ment 

Il ment avec un tel aplomb qu’on pourrait presque croire qu’il est cynique (si ce n’était pas un robot). 

Il a réponse à tout. Tout le temps. 

En effet, l’IA est incapable de ne pas répondre à votre question (sauf sur des sujets sensibles). Malheureusement, elle ne dispose que d’un jeu de données limité dont elle assemble des parcelles pour fournir des réponses cohérentes, mais pas nécessairement justes.

Parfois, la réponse est correcte.

Parfois, elle est presque fausse.

Parfois, elle est honteusement erronée.

Parfois, elle est lunaire.

Le problème, c’est que c’est la roulette russe : vous ne savez pas de quel ordre sera le texte fourni par ChatGPT. Une relecture attentive, avec une vérification de toutes les informations fournies par le robot, est donc indispensable pour garantir la réputation et la crédibilité de votre entreprise.

Il ne comprend pas

Vous ne pouvez pas lui faire confiance pour créer un texte.

Mais peut-il reformuler ou synthétiser un texte que vous lui soumettez ?

En théorie, oui. Mais l’outil semble avec quelques lacunes en compréhension à la lecture. Il est ainsi possible qu’il fasse des raccourcis, qu’il omette des informations importantes ou qu’il interprète le texte erronément. Les reformulations et synthèses peuvent donc contenir des erreurs. Encore une fois, une relecture attentive est indispensable.

Il fait des commérages

Plus spécifiquement, il se bat les semi-conducteurs des politiques de confidentialité et de la vie privée. Si vous envisagiez de lui confier des informations sensibles, parcourez d’abord la page Privacy Policy d’OpenAI.

Vous découvrirez que ce que les textes que vous écrivez ou copiez dans l’outil deviennent ensuite des données qui peuvent être utilisées pour l’entraîner ou pour créer de nouveaux jeux de réponses. Ces données peuvent aussi être fournies à des tiers.

Alors, imaginez qu’après des mois de développement de votre nouveau produit dans le plus grand secret, une personne de votre entreprise utilise ChatGPT pour reformuler ou corriger le plan marketing ou les présentations aux investisseurs ?

Si vous devez rédiger un document contenant des informations personnelles ou des informations sensibles sur votre activité professionnelle, il est préférable d’en confier la rédaction à un humain. 

Si vous souhaitez corriger ou traduire un document, rendez-le anonyme avant de le copier dans l’outil.

Si vous ne bloquez pas l’utilisation de l’outil dans votre entreprise, vous devez mettre une politique interne en place qui informe vos employés sur les utilisations autorisées ou interdites de ChatGPT.

Son contenu n’est pas adapté au SEO

Si le contenu que vous générez est destiné à attirer du trafic sur votre site grâce au SEO, je vous conseille la plus grande prudence.

  • D’abord, les moteurs de recherche privilégient le contenu unique. Le contenu généré par ChatGPT n’est pas vraiment unique puisqu’il s’agit d’un contenu préexistant qui a servi à nourrir l’IA. De plus, une utilisation généralisée de l’outil mènera inévitablement à des cas de contenu dupliqué.
  • Ensuite, les moteurs de recherche privilégient le contenu de qualité et utile. Le contenu généré par ChatGPT est décent, mais il manque de profondeur et donc, d’utilité pour les internautes.
  • Enfin, Google sanctionne les textes générés automatiquement. Un blog alimenté par IA pourrait alors voir son trafic décroître.

Pourquoi utiliser ChatGPT (ou pas) ?

ChatGPT n’est pas un mauvais outil. Ce n’est pas un outil parfait non plus. Comme tout logiciel, il faut apprendre à s’en servir, notamment pour créer des prompts efficaces. Une fois que vous en maîtrisez l’utilisation, il peut apporter de nombreux bénéfices, dont :

  • Il permet de gagner du temps sur la création de certains contenus, par exemple en générant des structures, des listes d’arguments, etc.
  • Il facilite la création d’un planning éditorial en fournissant des idées de contenu très rapidement.
  • Il permet de vaincre le syndrome de la page blanche en fournissant un début de texte.
  • Il donne parfois des idées ou des arguments auxquels vous n’auriez pas pensé seul (et qu’il faut vérifier, car ils pourraient être faux).
  • Il permet de brainstormer grâce à sa capacité à suivre une conversation, ce qui est pratique pour les personnes qui travaillent seules.

L’outil est pratique et efficace. Il ne peut toutefois pas être utilisé pour tout et n’importe quoi. En effet, il semble plus performant pour certains contenus que pour d’autres.

Ce qu’il fait bien (sous surveillance humaine et sans objectif d’optimisation pour les moteurs de recherche) : 

  • les textes courts (fiches produits, titres, métadescriptions, posts de réseaux sociaux, listes, emails, etc.) ; 
  • les structures de textes ;
  • les articles sur des sujets vagues par nature ou qui ne nécessitent pas de précision ;
  • les reformulations ;
  • les corrections ;
  • les traductions ;
  • les résumés et conclusions ;
  • l’idéation.

Ce qu’il ne fait pas très bien : 

  • Les articles ou textes longs : il a tendance à rester en dessous de 500 mots.
  • Les articles approfondis ou pratiques : il reste en surface et semble incapable de produire des conseils vraiment pratiques sur certains sujets.
  • Les textes sur des sujets ou produits spécifiques ou moins connus.
  • Les textes qui nécessitent une opinion, un angle ou une personnalité (de marque notamment).
  • Les textes qui nécessitent de l’émotion : il peut insérer de l’émotion dans les textes, mais le résultat est loin d’être subtil.
  • Les articles optimisés pour les moteurs de recherche : il prétend être capable de le faire, mais jusqu’à présent, il ne m’a pas convaincue.

Il faut aussi noter qu’il ne sait pas compter. Si vous lui demandez un texte de 500 mots, il peut en faire 200. Et lorsque vous lui demandez 50 mots, il en fait 80.

Cet article se base sur une expérience limitée de l’utilisation de ChatGPT. Au cours des prochains mois, les créateurs de contenu découvriront certainement d’autres atouts, mais aussi d’autres problèmes, car aucun outil n’est parfait. L’idéal est de le tester et de se faire une idée personnelle.

Lorsque vous l’utilisez, n’oubliez pas qu’il s’agit d’une machine qui produit du contenu (un assemblage de mots). Il n’est pas différent de votre robot de cuisine ou de votre lave-linge. Ce n’est pas un philosophe, un scientifique, un chef, un médecin ou un expert quelconque. En raison de sa maîtrise du langage, on peut avoir tendance à lui accorder plus de crédit qu’on ne devrait. Ne tombez pas dans ce piège. Son utilisation doit se faire avec vigilance pour éviter la propagation involontaire de fausses informations et limiter les risques quant à la vie privée. Et une chose est certaine : il n’a pas le niveau pour remplacer un rédacteur expérimenté et consciencieux.